Les soldats de la com interne

On n'était qu'au petit-déjeuner et je voulais prendre la défense du seul homme de la tablée de trentenaires, accusé d'aimer le foot, entre autres choses.
Face aux arguments, valables malgré tout, des milliardaires en short, des égos sur-dimensionnés, des tricheries, du sport de beaufs et de hooligans, j'opposais mon argument : le foot génère des émotions collectives, donc des souvenirs collectifs, donc une identité collective.

Tout le monde autour de la table avait malgré tout succombé à la ferveur populaire de 1998 et pouvait raconter où, et avec qui, il avait regardé cette finale et comment il l'avait fêté après.

Prise dans ma réflexion, j'ai lancé : "Un groupe d'individus se défini par une histoire commune. Celle des Français est entre autre marquée par cette victoire en Coupe du Monde. C'est donc normal que l'État dépense tant d'argent pour essayer de réitérer cet événement collectif, bénéfique à son image.
En gros : ces gars-là sont les soldats de la communication interne de l'État français. Ce qui est con, c'est que peut-être que personne ne leur a rappelé tout ça. Alors avec leur melon énorme, ça a été un désastre."

On avait à peine un peu de théine dans les veines. J'étais étonnée d'avoir sorti cette réflexion avant même d'avoir pris une douche. "On est en train de pondre des concepts là, les amis, c'est génial".
Faut dire que j'ai des amis formidables.
Durant ce week-end de citadins à la campagne, on a quand même déterré carottes, poireaux et patates à la lumière d'un iPhone.  Tout un concept en soi, ça aussi.

Je n'invente rien en même temps. D'autres l'ont exprimé avant moi.

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