Phatique, avec un "t"

"Il y a des messages qui servent essentiellement à établir, prolonger, ou interrompre la communication , à vérifier que le circuit fonctionne, à attirer l'attention de l'interlocuteur ou à s'assurer qu'elle ne se relâche pas", décrivait le linguiste Roman Jakobson au siècle dernier. C'est ce qu'il a appelé la fonction phatique du langage.

Historique et meilleur exemple à ce jour : "Allo". Ce signifiant ne signifie rien, à part, "Je suis là et je suis prêt à écouter ce que tu as à me dire".

Je ne me rappelle plus si j'ai lu ou non, sur les bancs de la fac, les thèses des linguistes qui élargissent la catégorie des messages phatiques aux discussions mondaines et à toutes ces communications qui n'ont finalement d'autre sens que de remplir un vide un peu trop gênant.
Cela dit, j'ai toujours gardé en tête cette partie des mes cours et m'amuse souvent à les déceler dans la vie quotidienne. Ce énième SMS envoyé au chéri qui n'a pas plus de sens à part de répéter (et de demander) l'attachement. Ces "ça va?" auquel personne ne saurait répondre non. Ces cartes de voeux...

Dans la communication corporate, beaucoup de messages ont un caractère phatique. Normal : il s'agit de créer un lien, que ce soit entre une marque et le consommateur ou entre une direction et ses collaborateurs.

Le meilleur exemple est la carte de voeux, exercice obligé de chaque début d'année auquel toutes les organisations doivent bien se frotter.

Je pense que celles qui s'en sortent grandies sont celles qui profite de cette occasion pour lancer un message, établir une stratégie comme l'a admirablement fait Renault cette année.

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